Détenues

Épisode

8

Julie (2/3)

Dans cette série, nous donnons la parole aux femmes détenues. Elles représentent 4% de la population carcérale en France.
Julie est mariée et la mère de trois enfants lorsqu’elle est condamnée à une peine d’emprisonnement ferme en audience de comparution immédiate, à la suite d’un accident de voiture impliquant une victime. Incarcérée au sein d’une maison d’arrêt présentant un taux d’occupation particulièrement élevé, Julie raconte sa cohabitation contrainte dans une cellule occupée par cinq autres femmes et ses difficultés à maintenir ses liens familiaux.  
Détenues est une série produite par Insider Podcast sous la direction d'Adèle Humbert et d'Emilie Denètre.
Durée : 
15
min.
3.6.2021
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Julie (2/3)

Ci-dessous, nous vous proposons un éclairage d'Eva Goron, avocate pénaliste, sur l'épisode que vous venez d'écouter :

Les visites au parloir

 

« Le premier parloir y’avait mon mari et mes enfants. Ça faisait deux mois que je ne les avais pas vus »

 

Le parloir est le cadre dans lequel se tient la grande majorité des visites des détenues. Ils se déroulent essentiellement dans des boxes, bien qu’il existe encore certaines prisons où ils ont lieu dans des salles communes.
En principe, ils ne sont dotés d’aucun dispositif de séparation. Par exception, les visites peuvent avoir lieu dans un parloir avec une vitre de séparation avec hygiaphone sur décision sur magistrat instructeur ou du chef d’établissement.  
Pendant la visite des personnes extérieures, la surveillance d’un agent doit pouvoir être exercée et les conversations entendues. Dans de nombreux établissements, le dispositif est renforcé par la présence de caméras.
S’agissant de la fréquence, les personnes prévenues, c’est-à-dire détenues provisoirement, ont en principe droit à trois visites hebdomadaires et celles condamnées à une visite par semaine, au minimum.
Pour en savoir plus : Le Guide du prisonnier, OIP/ Éditions La Découverte, 2021.

Laver son linge en prison

 

« Mon linge quand il arrivait, tout le monde disait : ça sent bon la Soupline ! »

En maison d’arrêt, l’entretien du linge est pour l’essentiel assuré par les proches qui, à l’occasion des parloirs, sont autorisés à récupérer le linge sale des personnes détenues et à leur restituer le linge propre.
Les personnes ne disposant pas de visites sont, elles, contraintes de laver leur linge à la main en cellule, ce qui pose des difficultés dans les établissements vétustes dépourvus d’eau chaude. Elles doivent s’acheter de la lessive par le biais des « cantines » et sont confrontées au système de séchage, dans la mesure où les règlements intérieurs leur interdit « d’étendre leur linge sur les barreaux des fenêtres » (articles 7 et 10 du règlement type des établissements pénitentiaires annexé à l’article R.57-6-18 du code de procédure pénale).
Au sein de sa cellule à la maison d’arrêt, Julie nous a confié avoir été la seule à bénéficier d’un linge propre, sain, et parfumé grâce aux soins que son mari y apportait.  

Le courrier en détention

« Il m’écrivait des lettres, c’était à couper le souffle »

Le droit de correspondre avec des personnes extérieures est reconnu à toutes les personnes détenues, sous réserve des restrictions qui peuvent être prononcées par l'autorité judiciaire s'agissant des prévenues (personnes en détention provisoire).
En revanche, la confidentialité des correspondances avec ses proches n'est pas garantie. La plupart des courriers envoyés ou reçus par les personnes détenues font l'objet d'un contrôle par l'administration pénitentiaire, y compris ceux échangés avec les membres de la famille, et peuvent même faire l'objet d'une rétention sur décision du directeur de la prison.
L’ensemble des lettres entre Julie et son mari ont ainsi été ouvertes avant de lui être remises en détention.
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