Détenues

Épisode

3

Bianca (3/3)

Dans cette série, nous donnons la parole aux femmes détenues. Elles représentent 4% de la population carcérale enFrance. 
Bianca possède un casier judiciaire vierge lorsqu’elle devient trafiquante de cocaïne au Brésil, à l’âge de 29 ans. Après une cavale de plusieurs années, elle décide de se rendre d’elle-même auprès des autorités françaises et sera condamnée à une peine de 5 ans d’emprisonnement. Incarcérée en maison d’arrêt puis en centre de détention, elle y connaitra autant une forme de popularité que des déboires tragiques.
Détenues est une série produite par Insider Podcast sous la direction d'Emilie Denètre et d'Adèle Humbert.
Durée : 
15
min.
3.6.2021
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Bianca (3/3)

Le transfert d’une maison d’arrêt à un centre de détention

 

« En 2017, ça y est, je suis transférée à Réau : un autre commencement dans ce centre détention »
Les prisons françaises ou établissements pénitentiaires se répartissent eu deux catégories principales : les maisons d’arrêt et les établissements pour peine. Parmi ces derniers figurent les centres de détention, censés accueillir des personnes exécutant des moyennes et longues peines de prison, dans le cadre d’un régime orienté vers la réinsertion.
 Plus particulièrement, lorsqu’une personne condamnée doit purger une peine d’emprisonnement supérieure à deux ans, cette dernière est nécessairement exécutée dans un centre de détention plutôt que dans une maison d’arrêt.  
Ayant été condamnée à une peine de cinq ans d’emprisonnement, l’affectation initiale de Bianca à la maison d’arrêt de Fresnes n’était ainsi que provisoire. À la fin de sa première année de détention, elle a été transférée au sein du quartier pour femmes du centre de détention (CD) de Réau.
En CD, Bianca s’est retrouvée confrontée à une population pénale différente de celle qu’elle avait connue à Fresnes : des femmes condamnées à des peines importantes, notamment pour des faits criminels comme des homicides, des violences aggravées ou des infractions en lien avec la législation sur la criminalité organisée.  

Les prisons modernes habitées par les détenues

 

« A Réau, tu sens vraiment que t’es en détention :faut sonner partout. »
Pour pallier la surpopulation, la vétusté et l’insalubrité des prisons françaises, de vastes programmes de construction de nouvelles prisons ont été lancés à partir de la fin des années 1980. Le centre pénitentiaire Sud Francilien comprenant le centre de détention de Réau a été construit dans le cadre du programme immobilier résultant de la loi d’orientation et de programmation de la justice du 9 septembre 2002 et a été mis en service le 24 juin 2011.
Néanmoins, le modèle architectural de ces nouveaux établissements empêche à l’extrême les contacts humains, comme en témoignent celles qui les habitent, comme Bianca.L’obsession sécuritaire qui est au cœur du dispositif a pour conséquence de cloisonner, de séparer les détenues, de mettre en place des obstacles physiques pour empêcher les contacts, d’introduire une surveillance constante à l’aide de dispositifs automatisés : portes actionnées à distance, surveillance vidéo.
Pour en savoir plus.

Les cellules ouvertes en centre de détention

 

« L’étage, c’est là où c’est ouvert. Moi, d’en bas, je ne voulais pas partir »
 Sont pratiqués au sein des centres des « régimes différenciés » de détention, dont un régime « ouvert » qui permet aux personnes détenues de disposer d’une clef ou d’un système de verrouillage de leur cellule, et de librement circuler au sein de leur aile de détention et de se rendre seules aux activités.
 Autrefois seul régime applicable en centre de détention, le régime « ouvert »est devenu depuis la loi pénitentiaire de 2009 une mesure de faveur accordée aux détenues, en même temps qu’un outil de gestion de la détention pour l’administration pénitentiaire.
Si ce régime a incontestablement permis à Bianca de bénéficier d’une forme d’autonomie et liberté de mouvement dans son aile de détention, il a également pu participer à son sentiment d’insécurité à l’égard de plusieurs codétenues.  

Les unités de vie familiales (UVF)

 

« Dans un centre de détention, il y a des UVF. Bon, en gros, c’est là où on a nos rapports sexuels. »
 Les unités de vie familiale (UVF) sont des appartements meublés, de trois ou quatre pièces, situés dans l’enceinte pénitentiaire, où les détenues peuvent recevoir leurs proches pendant une durée allant de 6 à 72 heures.
 Les visites ont lieu hors la présence du personnel de surveillance, qui ne peut ni voir, ni entendre ce qui se passe à l’intérieur de l’UVF, d’où la pratique évoquée par Bianca d’y avoir des relations sexuelles.

Le lien entre l’escroquerie et les dettes liées au trafic de stupéfiant

 

« Je me rends compte qu’ils se sont servis de mon histoire, que tout était faux, que je ne leur devais pas d’argent. »
L’histoire d’escroquerie que Bianca relate renvoie à son passé de trafiquante de stupéfiant.
Bianca était sur le sol brésilien avec une somme appartenant aux membres de son « équipe », ou réseau de trafiquants, lorsque la plupart de ses membres a été interpellée en France (épisode 1). Or, elle a fait usage de ces liquidités pendant sa cavale pour pouvoir subvenir à ses besoins.
C’est sur le fondement de cette dette que sa codétenue à Réau et son mari lui ont extorqué des fonds, se faisant passer pour des membres de son ancien réseau.

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